"CARRIER termina en me disant: Au moins soyez prudents, f...
"Et il me dit me retirer. Il etait alors environ dix heures et demi du matin et je sortis de chez le Representant en homme libre, comme je serais toujours.
Le Citoyen CHAMPENOIS entendu, l'Agent National a conclu a ce que le Conseil prit en grande consideration les faits qui viennent d'etre detailles et qu'on prit tous les moyens pour detromper CARRIER sur le compte de la Muncipalite.
Le Conseil General deliberant sur le tout,
Considerant que le citoyen CHAMPENOIS a toujours manifeste les sentiments et les opinions d'un vrai sans-culotte et d'en republicain zele et ardent pour l'unite et l'indivisibilite de la Republique,
Considerant que les reproches faits au Citoyen CHAMPENOIS portent sur une inculpation faite a la Municipalite d'avoir intercepte et decachete des lettres qui lui etaient adressees, a arrete et arrete que le Representant du Peuple CARRIER sera invite:
1) de s'expliquer sur les reproches faits au Citoyen CHAMPENOIS portant que la Municipalite s'est permis de decacheter et meme d'intercepter ses lettres, afin qu'elle se blanchisse de cette inculpation, toute fausse qu'elle est.
2) de faire connaitre les individus qui se permettent de lui faire des rapports aussi contraires a la verite;
3) de declarer que les membres du Corps Municipal et du Conseil General n'ont pas perdu sa confiance et qu'ils la meritent; a arrete, en outre, que le citoyen CHAMPENOIS n'a jamais perdu sa confiance et qu'il la possede toute entiere.
Le 16 du meme mois CARRIER repondit a cette deliberation par l'ordre suivant:
CARRIER, Representat du Peuple Francais pres l'armee de l'Ouest, destitue le nomme CHAMPENOIS de ses fonctions d'officier municipal a NANTES; lui defend d'en exercer les fonctions des ce moment.
et il nomma BONAMY pour le remplacer.